"Je m'approchai du box des témoins, le sourire chaleureux et engageant. Ce qui bien sûr masquait mon propos véritable - à savoir réduire à néant la femme qui y était assise..."
Cette première phrase des "Dieux du verdict" donne le ton, l'avocat Mickey Haller va nous entraîner dans ces jeux de prétoire américain où tous les coups fourrés sont permis pour faire prendre une décision par le jury (Les Dieux du verdict) favorable à la défense.
Pourtant la tâche s'annonce ardue et Mickey Haller doit défendre un proxénète (Andre La Cosse) accusé du meurtre d'une prostituée (Giselle Dallinger que Mickey a (très) bien connue sous le nom de Gloria Dayton). Or la victime a recommandé à l'accusé de le prendre comme avocat parce qu'il serait le seul à aller au delà des apparences...
Toute la première partie est consacrée à l'enquète que mènent Mickey et sa fine équipe (Earl, Cisco, Lorna, Jennifer...) qui par ricochet, Mickey étant cité à comparaître dans une autre affaire, va déterrer un meurtre ancien qui expliquerait l'assassinat. On se régale notamment avec les entretiens à l'hôpital de Mickey avec le vieux Legal Siegel, un maître en "statégie de prétoire", la mise en place des pièges notamment cette longue liste de témoins avec ses noms fantaisistes qui vont donc être refusés par l'accusation mais qui dissimule habilement celui qui va être le détonateur, la technique pour repérer dans le jury la personne qui semble favorable à la thèse de la défense et la conforter.
La faiblesse de Mickey au début de l'histoire, quitté par sa femme et que sa fille ne veut plus voir, se transforme peu à peu après un meurtre maquillé en accident en une force de conviction sur l'innocence de son client et un désir de vengeance pour mettre à jour les agissements des "pourris" qui sont à l'origine de l'affaire. Puis Connelly prend plaisir à nous distiller la statégie de Mickey dans le prétoire, un art de la manipulation qui atteint des sommets jusqu'au coup de thèâtre final.
A lire d'urgence...pour ceux qui ont notamment aimé "La Défense Lincoln"
Michael Connelly - Les dieux du verdict - Calmann-Lèvy - 455 pages - octobre 2015 - 21,90 euros